Les Dires de Zeta: Regroupements Spontanés
Écrit le 6 décembre 2003


Aussi bien angoissés que frustrés de ne pouvoir convaincre leur famille et amis qu’il faut se préparer pour ce qui semble à coup sûr pendre au nez de l’humanité, beaucoup se demandent comment rallier d’autres personnes pour augmenter leur chances de survie quand personne ne veut les entendre. Plus la menace augmente et met mal à l’aise ceux qui nient la chose, plus ils nient. Donc, plus la situation empire, plus l’imminence de la catastrophe est évidente, plus ceux qui nient la chose crient haut et fort que rien n’est en passe d’arriver. Conseiller de former un groupe sans se démonter fait entrer la terreur dans les foyers: des arnaqueurs, des pots de colle à la recherche de parents sur qui s’appuyer, et de ceux qui n’ont rien à offrir et tout à gagner de s’associer avec les autres. Est-ce que tous ceux qui cherchent sincèrement à se joindre à d’autres pour former des communautés se retrouveront seuls, à agiter leur drapeau, dans les derniers jours?

Communautés Existantes
Quelques communautés, retirées et rurales, continueront en gros comme maintenant, avec sans doute moins d’individus à cause de la mortalité due au choc du basculement, mais avec les mêmes dispositions politiques et économiques de base. La répartition des biens et des services s’ajustera aux biens et aux compétences disponibles, et la vie continuera comme avant. Les nouveaux venus amenés par le hasard vers ces communautés seront probablement refoulés, car on fait plus confiance à une connaissance qu’à un étranger. Donc, les étrangers arrivant par leur vagabondage dans de telles communautés devront reculer, pour être clairement mal accueilli si ce n’est pas encouragé par le fusil à en faire ainsi.
 
Communautés Planifiées
Bien qu’on n’en parle pas du tout et qu’ils agissent discrètement et dans le secret, de nombreuses personnes des villes ou travaillant en professions libérales ont fait en sorte d’organiser des installations pour eux et leurs amis et les gens qui pensent comme eux. On raconte que les employés de la NASA ont établi des communautés dans des dômes monolithiques pour eux-mêmes, leurs collègues, et toutes leurs familles. On dit de ceux qui ont des liens avec l’élite qu’ils ont creusé des enclaves dans les roches d’Alberta et des Ozarks, et qu’elles sont bien approvisionnées. Du fait du nombre important de relations non éprouvées, ce qui amène ensuite des surprises, ces communautés planifiées fonctionnent rarement. Des projets cachés, des bizarreries de personnalités et des essais de dominer le groupe tendent à casser de tels arrangements, et les chemins se séparent.
 
Communautés Spontanées
C’est la formation spontanée de groupes qui sera la plus répandue dans les premiers jours chaotiques des Temps d’Après. Les catastrophes révèlent le pire et le meilleur chez les individus, des héros et des meneurs, le sentiment d’être responsable pour tout le groupe, et un empressement au partage, compensé par un égoïsme extrême quand la peur prend à la gorge, l’abandon des êtres chers, aussi faibles et désespérés qu’ils puissent être, et des demandes appuyées que l’on s’occupe de soi en premier. Donc, les survivants se retrouveront avec un test de vérité pour reconnaître les individus qu’ils pourraient rejoindre ou devront éviter. Ceux qui auront fui les villes se retrouveront à vagabonder un temps, mais finiront très vraisemblablement par s’organiser selon l’une de ces trois possibilités:
1. Une vie des plus sauvages, avec des tentes de fortune et une nourriture faite de chasse et de cueillette,
2. La ferme, où les fermiers apprécient la venue de nouveaux arrivants car ils ont besoin de mains fortes,
3. La vie maritime, avec la construction ou la trouvaille d’un bateau ou d’une péniche et la navigation le long des côtes.